■ U18A ■ Bilan 2005-2006

Sacrés lors de l'édition précédente (bilan U18 – 2004-2005) aux dépens de Grenoble et Amiens, les Cadets rouennais, candidats à leur propre succession profitaient d'une première phase géographique pour assoir leur domination au moins au Nord avec toujours en toile de fond la rivalité entre les Gothiques et les Dragons à l'image du premier match amical assez rugueux remporté 5 buts à 3 pour la troupe jaune et noir (résumé) avant que la Picardie ne retrouve un brin de couleur pour le deuxième match avec une large victoire 6 buts à 2 (résumé) Une première passe d'armes équilibrée entre les deux formations qui n'empêchait pas les rouennais d'attaquer fort la saison chez les Bisons de Neuilly-sur-Marne. Pour leur rentrée des glaces officielle, les rouennais ne lésineront pas en chemin avec ce premier déplacement en région parisienne.

Pour leur rentrée des glaces officielle, les Cadets Elite de Rouen n’auront pas lésiné en chemin lors de leur premier déplacement en région parisienne avec pas moins de neuf buts passés à l’association Neuilly – Viry. Trois buts en trois tiers au terme d’un match propre où les deux équipes auront tenté de jouer jusqu’au bout… De bonne augure pour la suite de la saison des hauts normands satisfaits d’entamer leur championnat sur les deux points de la victoire. Avec neuf buts parfaitement répartis sur les trois périodes, les Dragons, bien que concédant un but dans la dernière manche, débutaient fort leur championnat avec un probant succès 9-1 (résumé) Dès la première journée, avec le match nul entre Reims et les Français Volants 2-2, l'attendu duo de tête Rouen – Amiens se détachait avec pour les gothiques un succès aisé 6-2 face à Caen, adversaire suivant des rouennais. Avant d'aborder le « vrai » derby face à Amiens, c'est celui de la Normandie qui venait égayer le quotidien des rouennais. Avec deux buts, l'un pour Mathieu Hottegindre, l'autre pour Valentin Dumélié dans les trois premières minutes, Rouen plaçait d'entrée de jeu les jalons de son futur succès. Sans subir le moindre courroux offensif des caennais, les Dragons prépareront paisiblement leur choc face à Amiens en disposant de son voisin caennais 4-0 (résumé), Martin Croguennec et Jérémie Romand complétant la liste des buteurs jaune et noir. Restant sur une leçon reçue en amicale, revancharde l'équipe rouennais mettra un point d'honneur à décrocher des points en Picardie. Si jusqu'à la mi-match, la formation jaune et noire était contrainte de courir après le score, Jérémie Romand répondant à l'ouverture du score de Stéphane Da Costa, Mathieu Hottegindre égalisant à 2-2 après le deuxième but de Brice Desportes, dans les cinq dernières minutes de la deuxième période, les Dragons frappaient par deux fois par Cyril Lambert et Quentin Berthon. Une avance de deux buts qui ne résistera pas à la déferlante rouge et noir du troisième tiers. Bousculés par les buts de Pierre-Charles Hordelalaye et Mans Papaux, les rouennais prendront pleine face le retour au score courroucés d'amiénois satisfaits d'arracher le match nul 4-4 (résumé) En signant deux succès solides l'un en Champagne 16-1 face à Reims avec un quadruplé de Loïc Lampérier (résumé), l'autre à domicile face à Neuilly-sur-Marne 9-1 (résumé), l'artillerie jaune et noir se portait bien même si face aux Français Volants à Rouen, l'affaire se corsait sérieusement avec une rencontre âpre.

Si a priori la confrontation s’avérait sur le papier déséquilibré les rouennais caracolant en tête du championnat, la réalité sera tout autre puisqu’il faudra attendre le « money time » du troisième tiers pour assister à la victoire des jeunes Dragons, brinquebalés en contre une bonne partie du match et contrariés par le portier adverse étincelant jusqu’à l’épilogue de la rencontre. Comme une mise en garde annonciatrice d’une soirée délicate, les premières secondes de la partie profitaient aux joueurs à la Tour Eiffel avec l'ouverture du score d'Edouard Outin après seulement seize secondes jouées. Tandis que peu avant la mi-match, le défenseur Cédric Custosse égalisait à 1-1, à quelques sept minutes de la fin de la rencontre, le score basculait à nouveau à la faveur des parisiens sous l'impulsion de l'impatient Kévin Hamon. S'en remettant à deux buts dans les trois dernières minutes de la rencontre de Thomas Dreyfus et de Julien Correia, les Dragons s'imposaient 3-2 (résumé), dans la douleur mais l'essentiel était là pour les rouennais, maintenir le contact avec les Gothiques d'Amiens toujours étincelants à l'image de leur succès 11-1 dans le même temps face à Reims. Si Caen sur sa glace n'opposera que peu d'opposition avec une correction 9-1 avec au passage un quintuplé de passes pour le leader offensif rouennais Julien Correia, au moment de boucler le dernier match de l'année civile 2005, avec modération, les rouennais se faisaient respecter sur leur glaçon face à Reims, 4-0 plutôt sobre face au modeste cinquième au classement (résumé) Avec deux matchs à jouer encore dans cette première phase contre un pour Amiens et deux points de débours sur les picards, les rouennais avec la réception des Gothiques sur l'Ile Lacroix pouvaient espérer prendre le pouvoir au classement. Au sortir d'un tournoi U18 d'Amiens durant les fêtes de Noël qui aura vu les rouennais s'imposer face à l'équipe des Pays Bas U20 5-1 (résumé), en pleine confiance, les normands étaient prêt à défier leur rival amiénois pour le gain de la première place de la poule Nord. Loin d'être troublés par l'ouverture du score amiénoise de Pierre Le Pape dans les cinq premières minutes de match, les rouennais patienteront jusqu'à la mi-match pour renverser le match avec un doublé de Nicolas Motreff et un but de Julien Correia. Bien que réduisant la marque par Mans Papaux au début du troisième tiers, jamais les Gothiques ne seront en mesure de faire plier une équipe rouennaise imperturbable, Cyril Lambert, Julien Correia et Thomas Baubriau mettant à profit les dix dernières minutes du match pour infliger une saine raclée à son rival amiénois 6-2 (résumé) Avec un dernier match à jouer et remporté face aux Français Volants 8-1, les Dragons bouclaient leur première phase avec les lauriers du premier, de bonne augure avant de s'attaquer à la conquête des équipes du sud.

Au sud, avec en lice huit équipes coupées en deux poules de quatre pour une première phase conduisant les deux premiers de chaque groupe en poule play-offs sud, dans le groupe A, les Brûleurs de Loups grenoblois règneront sans partage durant les six matchs que comptaient cette première manche. Même si Mont-Blanc (2) s'offrira un joli parcours en dominant systématiquement Villard-de-Lans et Annecy, jamais les hauts-savoyards ne parviendront à tenir le rythme impulsé par Grenoble. Maltraités à domicile 1-5 par les Brûleurs de Loups, le match retour sera tout aussi douloureux pour les Hauts-savoyards avec un deuxième revers 6-3. Six matchs remportés pour Grenoble avec quatre points d'avance sur son premier poursuivant Mont-Blanc (2), une première étape qui laissera sur le carreau les Ours de Villard-de-Lans et les Chevaliers du Lac d'Annecy. Dans l'autre poule, Mont-Blanc se montrera aussi présent que pressant. Des six rencontres remportées par les haut-savoyards aucun ne sera remportée avec moins de dix buts marqués par match. Une domination outrageuse symbolisée par quelques augustes succès à l'image de celui acquis à domicile 22-1 face à Valence ou ceux acquis sur le même score 15-1 face à son dauphin au classement, Gap. 105 buts marqués pour le Mont-Blanc, 7 encaissés, 27 points le seul Quentin Guineberteau en seulement 6 matchs, le rouleau compresseur du Mont-Blanc écrasera tout sur son passage laissant que quelques miettes aux Rapaces de Gap qui, outre les deux revers colorés face au monstrueux leader, ne céderont qu'une autre fois à domicile face à Chamonix 2-3. Sauvés à la différence de but, les Hauts-alpins s'accrocheront bec et ongle à leur deuxième place qualificative pour la poule play-offs sud.

En poule play-offs sud, bien entendu, l'Avalanche du Mont-Blanc était attendue à la première place avec, néanmoins, une curiosité sur les résultats des confrontations directes entre la Haut-Savoie et le Dauphiné grenoblois. Chutant bêtement par forfait à Gap après avoir fait joué un joueur pourtant suspendu, Mont-Blanc se tirait une sévère balle dans le patin même si à l'occasion de la première opposition face à Grenoble, fort notamment d'un doublé de Yohann Auvitu, pour une victoire 4-1, les Haut-Savoyards annihilaient en partie leur bévue administrative. Pour autant, au match retour disputé en Isère, les Brûleurs de Loups prendront leur revanche en s'imposant 3-2. Un bilan à parité face à Grenoble mais un forfait concédé avec un point de malus, Mont-Blanc n'avait d'autre choix que d'abandonner la première place à son rival isérois, conservant toutefois la deuxième place qualificative pour la poule finale nationale aux dépens des Rapaces de Gap, relégués à deux points seulement en dépit du match nul concédé 2-2 face à la deuxième équipe du Mont-Blanc, seul point pris par les hauts-savoyards dans cette deuxième phase sudiste. Dans la poule play-down sud, rejoints par les vainqueurs des poules excellence (bilan U18 Excellence – 2015-2016), Montpellier et Lyon, les battus de la première phase pour s'expliqueront pour tenter de conserver leur place en élite. Si Chamonix, Villard-de-Lans et Annecy feront en sorte de sauver leur peau, Valence ne connaîtra pas la même destinée. Battus à sept reprises en dix match, les Lynx, défaits notamment par Lyon (4-6), échoueront, aux cotés des Vipers de Montpellier dans leur quête d'élite tombant directement dans l'ascenseur en direction du championnat cadet excellence.

Les résultats de la première phase étant conservés, c'est donc une poule « play-offs » résumée à un duel entre les quatre équipes de plaines et les quatre de la montagne qui lancera le sprint final de cette saison avec pour les quatre premiers une place pour le carré final disputé sur les bords de Seine à Rouen. Avant de s'offrir une petite semaine exotique en Pologne à Nowy Targ pour préparer au mieux leurs échéances de fin de saison (résumé), les Dragons, en déplacement à Grenoble, marquaient d'entrée les esprits en suppliciant la formation iséroise. Leader de la poule avec un point d'avance sur Grenoble au bénéfice des points acquis en première phase, Rouen profitera de son excursion à Pole Sud pour faire une extraordinaire opération au classement. En se positionnant offensivement au quart d'heure de jeu avec un doublé d'Erwan Agostini en réponse à l'ouverture du score de Franck Sadani, les Dragons mettront à profit le deuxième tiers pour creuser l'écart densément par l'entremise d'Alexis Gislette, Jérémy Romand et Thomas Dreyfus. Ostensiblement dominateurs au tableau d'affichage, les rouennais, toujours par Alexis Gislette, enfonceront une dernière fois le clou dans les toutes dernières encablures de la rencontre pour un large succès 6 buts à 1. Solide. Pendant que les Normands profitaient de leur semaine de préparation polonaise, les autres protagonistes en profiteront pour aller décrocher les rouennais de leur piédestal, en se neutralisant sur l'étonnant score de 8-8, Mont-Blanc et Amiens se rapprochaient sensiblement des Dragons alors que Grenoble vainqueur successivement des Français Volants par forfait et de Caen 3-2, décrochait la timbale en prenant la première place avec un point d'avance sur les rouennais mais avec deux matchs en plus. De retour en championnat, les Dragons reprendront rapidement leur marche en avant. Même si à domicile face à Gap, les rouennais accuseront le coup physiquement en ne s'imposant que 1-0 grâce à Loïc Lampérier à deux secondes de la fin du premier tiers (résumé), il n'aura fallu qu'une rencontre pour qu'ils reprennent la tête de la poule avant un premier week-end de mars placé sous le signe de la double confrontation face à la Haute-Savoie, contre Mont-Blanc le samedi et Mont-Blanc (2) le dimanche. Au terme d'une première période équilibrée qui voyait l'ouverture du score de Yohann Auvitu pour la Haute-Savoie, Loïc Lampérier se chargeant d'apporter le but du 1-1, le tiers médian du choc au sommet entre la montagne et la plaine tournera au fiasco pour l'Avalanche. Embarqués par une coulée de niege jaune et noir, Mont-Blanc naufragera totalement en encaissant cinq buts lors du deuxième vingt minutes. Pourtant corrigés 6-1, les montagnards feront preuve d'abnégation en rétorquant sèchement aux Dragons dans le troisième tiers avec cinq buts également. Hélas pour la Haute-Savoie, c'est le plus haut-savoyard des Normands, le Saint-Gervelain Jérémy Romand qui crucifiait sa patrie d'origine au profit de son pays d'adoption avec un septième but décisif célébrant ainsi le succès des Dragons 7-6 sur les coéquipiers de Yohann Auvitu, une nouvelle fois auteur d'une partie enthousiasmante émaillée d'un triplé (résumé) Vainqueurs de la première équipe du Mont-Blanc au finish, il était difficile d'envisager que les Dragons ne se prennent les patins dans le tapis glacé de l'Ile Lacroix face à la deuxième équipe haut-savoyarde. Alors que dans le même temps, Amiens faisait les affaires des Dragons en s'imposant 7-5 sur les Brûleurs de Loups de Grenoble, impitoyables, les rouennais infligeront une sévère claque à Mont-Blanc (2) avec une victoire 12-2 jaune et noir (résumé)

Dans sa lutte avec les clubs de la montagne, les rouennais en avaient presque oublié la rivalité avec les Gothiques amiénois et pourtant sans faire grand bruit, la troupe picarde à quatre matchs de la fin de la phase play-offs se trouvait dans le sillage des dragons à trois points derrière certes mais avec deux points d'avance sur Grenoble et Mont-Blanc. Avec la possibilité de griller un joker avec une défaite d'ici la fin du parcours, les rouennais mettront un point d'honneur à conserver leur rythme de croisière chez les Rapaces de Gap 4-0 avant d'aborder le trio final de matchs face à Grenoble sur l'Ile Lacroix puis en Haute-Savoie face aux deux équipes du Mont-Blanc, trois matchs décalés et programmés en cinq jours. En attendant, la dernière salve de match jaune et noir les autres protagonistes affineront leur classement. Première équipe à boucler son parcours, les Français Volants de Paris très loin du classement s'offrait néanmoins un joli pied de nez pour leur dernier match en décrochant le match 2-2 à domicile face à Grenoble. De quoi faciliter la tâche des rouennais qui n'avaient plus rien à craindre des Isérois et des Hauts-savoyards au classement. Pour les rouennais dépassés entre temps par les Gothiques d'Amiens, trois points sur six possibles étaient suffisant pour leur offrir la première place. Excitante fin de saison pour les rouennais qui ne feront qu'une bouchée de Grenoble sur l'Ile Lacroix 9-1 avec un triplé pour Mathieu Hottegindre et quatre points pour Jérémie Romand et Nicolas Motreff (résumé) avant d'aller violenter la montagne sur ses terres, une fin de parcours en fanfare avec un nouveau double succès sur Mont-Blanc et Mont-Blanc (2) sur le même score 5 buts à 1. Invaincus depuis le début de la saison, un seul match nul concédé face à Amiens, plus que jamais les rouennais se présentaient en grand favori pour se succéder à eux-mêmes.

Au regard de la saison régulière, le carré final disputé sur les bords de la Seine à l'Ile Lacroix était promis au sempiternel duel entre Rouen et Amiens arbitré par la montagne en retrait. Si au final, la logique sportive sera respectée, Gothiques et Dragons s'expliquant pour la médaille d'or, ce carré final 2005-2006 restera comme le point d'orgue du plus grand « scandale » de l'histoire du hockey mineur français avec sept joueurs du coté de Rouen, cinq du côté d'Amiens suspendus par l'Autorité Exécutive du Hockey Français (AEHF) Pour comprendre cette inédite sanction, il faut remonter au 11 avril 2006 au sortir du championnat du monde U18 disputé à Miskolc en Hongrie. En transit par Saint-Gervais-les-Bains, laissée libre par un staff tricolore défaillant, une partie de la troupe tricolore composée des internationaux amiénois et rouennais prend l'initiative de pénétrer dans le lycée du Fayet de Saint-Gervais. S'en suit une vive altercation entre une partie de la troupe et l'un des joueurs du Mont-Blanc coupable d'avoir blessé sérieusement au poignet l'un des rouennais lors d'une des confrontations entre Rouen et le Mont-Blanc. Rapidement qualifiée d'expédition punitive par l'AEHF, cette version sera largement commentée et contestée par les clubs de Rouen et Amiens « Quand on prendre des mesures d'une telle gravité il faut être sur de ne pas se tromper. Or le club de Rouen conteste la version des faits présentés par la Fédération » commentera dans un article du Paris-Normandie, Hervé Rattez, Président du CHAR avant d'ajouter « Aussitôt l'incident connu, Rouen a engagé une enquête approfondie en interne. Il en ressort que l'incident stigmatisé ne procède en aucune façon d'une expédition punitive préméditée. Ces constatations ont été recoupées par l'enquête effectuée à Amiens par Antoine Richer. Pour nous les jeunes ont été condamnés avant d'être jugés. Dès le 13 avril, l'AEHF publiait un communiqué où elle recommandait le plus extrême sévérité. Or certains joueurs sont blancs comme neige, selon la formule de Mr Lacarrière, médiateur chargé de l'enquête  dont le rapport rejettera la préméditation et innocentant certains joueurs  incriminés » En dépit de plusieurs éléments ambigus et d'un rapport du médiateur relativisant largement les faits, l'AEHF et son représentant Mr Jean Leblond cristalliseront la rancune des deux clubs ulcérés par leur obstination à priver les protagonistes de phases finales en plus de lourde suspension en Equipe de France. Un contexte délétère viendra ternir ce carré final avec de multiples banderoles hostiles aux sanctions viendront garnir la patinoire de l'Ile Lacroix sous fond de suspicion de favoritisme envers la montagne même si du côté du Mont-Blanc, à l'image du directeur du centre de formation, Pascal Revel, on regrettait cette affaire « Ce ne sont pas des criminels (…) C'est vrai qu'il y a eu une bagarre qui aurait pu se dérouler n'importe où. Elle n'a concerné que deux personnes. Les autres sont coupables que de leur passivité. Alors c'est cher payé même s'ils ont fait une connerie. Cette histoire nous navre aussi dans la perspective de ce championnat qui va se dérouler dans un atmosphère délicate alors que nous n'avons rien contre Rouen. Il faut passer à autre chose » Pour autant en dépit d'une ambiance de guerre larvée entre les partisans de la montagne et ceux de la plaine, les demi-finales mettaient aux prises d'un coté Rouen à Mont-Blanc et de l'autre Amiens face à Grenoble. Se sentant victimes d'une terrible injustice tout au long du week-end, Amiens et Rouen se montreront solidaires dans l'adversité en s'encourageant les uns et les autres en espérant secrètement s'expliquer en finale et faire taire ses détracteurs. « Nous voulons montrer que Rouen est encore présent. C'est un joli défi à relever pour nous. Même si désormais nous avons un statut de challenger, l'équipe du Mont-Blanc étant favorite pour cette rencontre, nous nous battrons jusqu'au bout. La pression est sur leurs épaules, nous n'avons rien à perdre même si nous savons que cela sera un match difficile » résumait en substance par Mathieu Hottengindre, l'un des cadets rouennais avide d'en découdre sur la glace, la pensée du groupe jaune et noir à l'orée de la demi-finale les opposant à la formation du Mont-Blanc. "Tout se jouera sur le mental, sur l'envie. Avec toutes ces histoires, le groupe s'est rapproché. Nous sommes tous solidaires pour prouver que même sans certains joueurs, nous sommes capables de relever le défi. Nous sommes surmotivé à l'idée de jouer cette partie face à Mont-Blanc"

Face à une équipe du Mont-Blanc favorite de ce carré final normand, il fallait une équipe rouennaise au cœur gros pour secouer la formation des montagnes, anxieuse qui tardera à se jeter dans la bataille. A tel point que sur un jeu combiné entre Erwan Agostini et Cyril Lambert, le palet se retrouvait confortablement installé dans la palette de Martin Croguennec. Ni une, ni deux, c'est avec tout son cœur que le défenseur rouennais armait le lancer avant de frapper violemment le caoutchouc. Surpris, le portier des montagnes se faisait prendre en faute et c'est un rugissement de rage qui venait électriser le banc rouennais pour le 1-0. De la rage, du courage, de l'abnégation, loin d'être de vains mots chez les jaunes qui jetaient déjà toutes leurs forces dans la bataille sur la double infériorité qui faisait suite à l'ouverture du score des Dragons. Les traits déjà creusés, le visage rougi, la respiration haletante, les Rouennais allait devoir se battre jusqu'au bout pour tenir le rythme par la machine alpine. Dès le début de la deuxième période, le Mont-Blanc faisait en sorte de plonger le Dragon dans le doute. Aurélien Chabot en débordement se jetait sur son propre rebond pour égaliser avant de voir Maxime Schaller dans la foulée prendre un énorme lancer qui dépoussiérait la lucarne d'un Ronan Quemener, contraint de s'incliner pour la deuxième fois dans le soirée en moins d'une minute. Terrible retour de bâton pour les Dragons qui venaient de voir tous leurs efforts réduits à néant en une poignée de secondes. La belle histoire du premier tiers tournait au cauchemar pour les rouennais d'autant plus qu'une nouvelle infériorité numérique se présentait à l'horizon (23'26) De sombres nuages s'approchaient inexorablement au dessus du banc rouennais. Nul doute que ce palet chapardé par Aurélien Gréverend sera le tournant de la partie. En échappée sur une passe de la défensive jaune et noire, Mathieu Hottegindre s'envolait vers la cage adverse. Dans les tribunes, les suspendus rouennais se levaient d'un seul homme pour pousser vers l'avant le capitaine jaune et noir. De longues secondes d'incertitudes jusqu'à ce que le palet franchisse la ligne de but adverse pour le retour à 2-2. Remis sur le droit chemin, c'est une empoignade de feu qui attendait les deux équipes. Tour à tour, les deux portiers faisaient montre de tout leur talent. Quemener d'un coté, Saez de l'autre conservaient leur cage en l'état jusqu'à la deuxième pause. Dans leur quête du Saint-Grâal, les Dragons profiteront du troisième tiers pour tout donner en se jetant sur chaque palet, sur chaque possibilité pour tenter de faire basculer la partie. Soutenus par une Ile Lacroix bien garnie, c'est avec « les tripes » que les Normands négocieront la troisième période. A 4 contre 5, à 3 contre 5 ou à 5 contre 5, les Rouennais subissaient le courroux montagnard de toute part. Touché physiquement, le Dragon souffrait sur sa propre glace devant une formation du Mont-Blanc dangereuse, omniprésente mais incapable de prendre en faute un Ronan Quemener intense et décisif notamment sur cet arrêt surréaliste face à Auvitu ou encore extraterrestre face à Guineberteau en break « Le sport va chercher la peur pour la dominer, la fatigue pour en triompher, la difficulté pour la vaincre » Jamais les paroles du baron Pierre de Coubertin n'auront autant collé à la situation que vivait de la Dragon à ce moment là. Jusqu'au bout, les rouennais tiendront jusqu'à la sirène finale synonyme de prolongation. Il fallait bien un heureux dénouement à cette histoire là. Difficile d'envisager une si cruelle défaite des Dragons. Bien sur, les joueurs du Mont-Blanc ne méritaient guère d'endosser le costume de victime expiatoire d'un Dragon revanchard. Pourtant il fallait un vainqueur à cette demi-finale et le sort décidait qu'il sera jaune et noir. Après maintes tentatives avortées en avantage numérique, le surtemps débutait début sur un jeu de puissance qui restera longtemps ancré dans l'esprit des jeunes Dragons. Après une trentaine de secondes, Cyril Lambert trouvait Erwan Agostini. Comme un clin d'œil du destin, c'est lui qui se chargeait de fusiller le portier montagnard. C'est lui qui se chargeait de mettre en feu le banc rouennais (3-2, résumé). C'est lui qui se chargeait de faire couler des larmes de joie sur les visages rouennais. C'est lui qui se chargeait de mettre en évidence toute cette solidarité du club de Rouen derrière ces joueurs qui venaient d'obtenir leur qualification en finale du championnat de France où ils retrouveront l'équipe d'Amiens. En effet quelques minutes auparavant, les Gothiques d'Amiens étaient parvenus à réaliser le même exploit grâce notamment à un quadruplé de Yannick Offret, au nom prédestiné, qui offrait aux amiénois leur place en finale grâce à un succès 7-6 en prolongation. Difficile de ne pas s'amuser de la situation où le fameux « bien mal acquis ne profite jamais » semblait tout adapté ce match de la troisième place qui verra pour l'anecdote Mont-Blanc s'imposer 5-3 en préambule de la grande finale opposant les Dragons aux Gothiques. La Montagne 0 – La Plaine 2.

Si les Cadets rouennais, la saison dernière, avaient le visage baigné de larmes de joie, cette année, ce sont des larmes de détresse qui perleront sous les yeux des jeunes normands au terme d'une finale à suspense face à Amiens remportée par les Gothiques dans les dernières secondes la partie. Dans cette finale, les affaires débutaient bien mal pour les Rouennais. Les jambes lourdes, la tension palpable, le Dragon payait cash ses erreurs à l'image de ce palet propulsé par Yannick Offret directement au dessus de l'épaule du portier Rouennais Ronan Quemener pour le 1-0. Mis à mal, touchés moralement, les normands peinaient à retrouver de leur superbe à tel point que les Gothiques en profitaient pour planter deux nouvelles banderilles terribles par l'intermédiaire de Grégory Beron en avantage numérique puis par Charles Boniface en désavantage numérique. Terrible première période pour des Dragons cloués sur place par des Gothiques un ton au dessus durant ces vingt premières minutes. A voir le visage des Dragons au moment de rentrer au vestiaire, il était bien difficile d'envisager un quelconque revirement de situation. Et pourtant c'est le scénario qui semblait se dessiner à l'orée de la deuxième période. Le couteau entre les dents, la crosse en feu, les flammes du Dragon devenaient de plus en plus incandescentes à l'image de ce but de Mathieu Hottegindre en bon nettoyeur de lucarne qui ramenait le score à 1-3. Dans la foulée, Nicolas Motreff mettait le feu à la défensive picarde avant de voir son lancer épouser le poteau picard. Période moins luxuriante pour les Gothiques contrarié par un Dragon en regain de forme. Soutenus par le public rouennais, les Rouennais se sentaient pousser des ailes et c'est une nouvelle fois, Mathieu Hottegindre qui endossait le costume de serial buteur toujours en avantage numérique (2-3) Si sur le banc rouennais, la fin du premier tiers avait proposé un Dragon la tête basse, cette fois, c'est toutes crocs dehors qu'il incendiait le glaçon rouennais à l'image de son portier Ronan Quemener une nouvelle fois décisif face à Anthony Panto. Revenus à une unité au tableau des scores, encore fallait-il que les Dragons soient en mesure de revenir à parité. Après la soirée chargée en émotion la veille et un dénouement en prolongation, après un début de match intense où les Dragons auront laissé beaucoup de forces, c'est avec le cœur que les Normands iront cherché l'égalisation à l'image de Thomas Dreyfus qui donnait tout ce qu'il pouvait pour déborder la défensive picarde avant de se faire accrocher. Lancé de pénalité pour les Dragons. Un moment d'intense émotion sur le banc rouennais au moment où Cyril Lambert, tout le poids du monde sur les épaules, s'élançait pour tenter de tromper le portier picard Basso. Un long moment où le temps semblait s'être suspendu jusqu'à cette explosion de joie issue du banc où Cyril Lambert retrouvait ses coéquipiers le poing rageur. 3-3 à treize minutes de la fin du match. Un incroyable scénario semblait se dessiner. Un retour de 0-3 à 3-3, une ambiance électrique sur le banc et dans les estrades, une bien jolie histoire qui semblait vouloir poindre. Malheureusement pour les jaunes et noirs, ce sont des larmes de douleurs qu'ils verseront à la fin du match. Si Ronan Quemener se montrait incroyable en sauvant par deux fois face à l'offensive picarde, il devait déposer les armes dans les toutes dernières secondes de la partie. 9 secondes… 9 fichues secondes. Après une période de forte domination rouennaise où les Dragons auraient pu faire pencher la balance, ce sont de méritants gothiques qui décrochaient la médaille d'or en avantage numérique par l'intermédiaire de Yannick Offret (résumé). Avec un tel dénouement difficile pour le banc rouennais de contenir ses larmes. La joie légitime et méritée des Gothiques contrastait avec cette détresse affichée par les Dragons. Une finale ne se joue pas, elle se gagne dit-on mais il arrive parfois que d'une défaite, on puisse sortir la tête haute et lorsque les Rouennais retrouveront la glace après s'être réfugiés fugacement dans le vestiaire pour un long moment chargé en émotions, c'est le regard bien droit qu'ils pourront recevoir les acclamations du public rouennais. Une longue salve d'applaudissements méritée pour les deux clubs solidaires dans l'adversité qui n'oublieront pas de si tôt un week-end sur les bords de Seine chargé en émotion et en intensité avec un dernier affront ou plutôt une dernière victoire pour les deux équipes avec l'attitude puérile et atrabilaire du délégué de l'AEHF, Mr Jean Leblond qui refusera de remettre les médailles d'or et d'argent à ses détenteurs.