Rangez les calculatrices, aucun calcul à faire, un seul objectif pour Caen et Rouen à l'occasion de cette deuxième manche des ½ Finales du championnat de France U17 : remporter le match pour décrocher sa place en finale. Et du suspense il en sera question toute la rencontre. Une équipe de Caen incroyable de solidarité, de vaillance qui tiendra sa place en finale jusqu'à la dernière minute du match où Rouen trouvera les ressources pour égaliser et arracher la victoire à quelques secondes de la fin du match. Enooorme dénouement pour une équipe de Dragons qui ne voulait pas mourir.
Encourageant pour les uns, décevant pour les autres, le match nul 2-2 de la veille (lire par ailleurs) n'aura pas permis de donner l'avantage à aucune des deux équipes. Et la première période du deuxième opus ne fera qu'élever un peu plus le degré de dramaturgie de cette série. Les deux équipes bien en place, le jeu fermé, c'est une redoutable partie d'échecs qui s'engageait sur le glaçon de l'Ile Lacroix avec une première tentative d'attaque réussie qui nécessitait l'intervention du trio zébré pour invalider le premier but jaune et noir. Certes, le palet avait bel et bien franchi la ligne de but caennaise mais le défenseur placé devant le portier caennais victime d'un « O Soto Gari » en règle ne pouvait pas laisser insensible le sifflet de l'arbitre. Tendus, conscients de l'enjeu, les deux équipes hésitaient à se livrer de peur de se faire contrer et c'est un premier tiers sans but qui sera servi aux spectateurs de l'Ile Lacroix.
Plus les minutes défilaient au tableau d'affichage, plus la situation devenait crispante pour les deux équipes. Une question de mental désormais, l'équipe qui aura les nerfs les plus solides sortira vainqueur de cette confrontation normande et dans ce domaine, les Dragons présentaient quelques failles d'indiscipline qui conduisaient les rouennais à s'acquitter de quelques séquences en infériorité numérique fâcheuses à l'image de ce long cinq minutes (31'04) peu après la mi-match qui tendaient un peu plus des nerfs de dragons déjà bien sensibles. Pour résumer de façon pragmatique, à la fin du deuxième tiers, les deux protagonistes se trouvaient dans une situation diamétralement opposée, Caen qui n'avait rien à perdre et tout à gagner, Rouen qui avait tout à perdre en cas d'élimination en demi-finale avec le statut de favori de cette confrontation bien normande.
Pour la reprise du troisième tiers, les enceintes nasillardes de la patinoire de l'Ile Lacroix distillaient un subtile message subliminal aux deux équipes avec l'insupportable chanson de Soprano « il est temps d'aller pousser, on a des rêves à soulever » Des rêves, les deux équipes en possédaient et en ce qui concerne de pousser, les caennais s'en chargeait dès l'ouverture du tiers en exploitant une nouvelle supériorité numérique (40'38) par Alexandre Alhaj qui attrapait la lucarne du but rouennais pour le 1-0 (41'21) Grosse, très grosse, immense pression sur le banc rouennais désormais avec moins de vingt minutes pour égaliser. Et constante sera la pression pour des Dragons, crispés, tendus qui ne parvenaient pas à trouver la solution jusqu'aux dernières minutes du match et un temps mort demandé par Rouen pour soustraire le portier jaune et noir (58'29) Ultime carte à jouer, ultime chance pour revenir. Un coup de poker nécessaire, téméraire, extraordinaire puisque dans la dernière minute de jeu Tim Aubry arrachait l'égalisation au forceps (59'02) Retour à parité, le momentum venait de changer clairement. A tel point que dans la foulée, c'est Louis Bailleul qui faisait exploser l'Ile Lacroix en marquant le but vainqueur à treize petites secondes de la fin du match. Treize petites secondes. Extase dans le camp des Dragons, terrible pour les courageux Drakkars.
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