(D2) 3262 jours...
Il faut remonter à la saison 2015-2016 pour trouver trace d'une double confrontation entre Roanne et Rouen en Division 2. Un douloureux souvenir pour l'étendard jaune et noir qui par deux fois avait mis en berne (4-12, 6-8), cette fois c'est en play-offs que les deux formations s'affrontaient avec pour l'occasion un premier match joué dans une patinoire Fontalon de Roanne, pleine à craquer et toute acquise à la cause des renards roannais.
Rouennais contre Roannais, l'assonance comme symbole de la proximité entre deux équipes prêtes à en découdre dans un duel pour le moins incertain. En dépit d'une première infériorité numérique acquittée sans dégâts, c'est un début de match vivace que les Dragons connaissaient avec comme à leur habitude du rythme dans le jeu et la fougue effrontée de la jeunesse. Néanmoins, échues cinq premières minutes avariées pour le clan roannais, rapidement le jeu s'équilibrait et finissaient même par basculer du mauvais côté de la force, celle du clan noir et jaune. Assonance des dénominations, couleurs identiques mais inversées, noir et jaune contre jaune et noir, décidément les deux formations ne semblaient pas vouloir se distinguer à l'image d'un premier tiers où ils partageront quelques occasions sans équivoques permettant à Clément Ginier d'un coté et à Valentin Duquenne de l'autre de s'illustrer dans leurs filets respectifs mais sans pour autant voir le moindre palet franchir la fatidique frontière du but des uns ou des autres.
Du premier vingt minutes que l'on qualifiera de round d'observation, il ne restait pas grand chose à la reprise du deuxième tiers. Pourtant spécificité météorologique bien normande, c'est une pluie drue qui s'abattait sur le casque des Dragons à la reprise. Ni Ciara, ni Ines, ni Dennis, la tempête portait le nom de Roanne et il fallait des Dragons précautionneux défensivement pour ne pas subir le premier but de la rencontre. Dans la tourmente, brinquebalés de toute part, les rouennais faisaient face, faisaient bloc, faisaient preuve de solidarité en attendant des minutes meilleures. Et dans ce marasme jaune et noir surgissait l'étincelle offensive rouennaise, l'éclair lumineux de l'attaquant Gabin Mainfray qui se jouait des éléments pour ouvrir le score (33'58) Libérés mais pas nécessairement délivrés, les Normands, chef d'oeuvre en péril dans ce deuxième tiers, venaient de s'offrir un joli twist dans une rencontre qui semblait leur échapper. Portés par un gardien incandescent, les Dragons, en dépit d'une ultime frayeur en infériorité numérique, parviendront à rallier la deuxième pause en conservant leur frugal avantage acquis.
En dix-huit confrontations en play-offs dans son histoire, Rouen en Division 2 n'avait été jusqu'alors capable de remporter que deux rencontres pour un match nul et quinze défaites. Alors que le dernier succès en play-offs des Dragons remontait au 12 mars 2011 et une victoire homérique 6-5 à Amnéville, pour sa dixième saison en D2, les rouennais n'étaient plus qu'à vingt minutes de mettre fin à une disette de presque neuf années. 3262 jours, une éternité que les dragons étaient à deux doigts de réduire à néant à condition de traverser le troisième tiers en évitant un maximum d'écueil comme sur cette première pénalité où Roanne trouvait la solution pour égaliser avant que l'arbitre ne vienne à la rescousse des rouennais en invalidant le but roannais. Avertissement sans frais pour les joueurs d'Ari Salo loin d'être en reste avec quelques opportunités de tuer tout suspense dans la partie. Malheureusement dans ce match particulièrement étriqué, c'est un natif de Rouen et ex-dragon qui viendra transpercer le cœur d'un Dragon si proche de son objectif. A dix minutes du terme de la rencontre, le désormais attaquant roannais, Thomas Saunier, en tête à tête avec le portier rouennais parvenait enfin à trouver la combinaison du coffre jaune et noir pour égaliser à 1-1 d'un lancer pleine lucarne. Partie totalement relancée pour le coup et ondée de prison en approche de part et d'autre avec notamment un cinq minutes infligé au renard Jean-François Houde (50'55) De quoi relancer la machine rouennaise qui à nouveau se présentait avec insistance devant la cage tenue par Clément Ginier. Alors que le « money time » s'enclenchait avec les cinq dernières minutes de la partie, plus que jamais l'incertitude était de mise. Alors que les rouennais trouvait le poteau à quelques minutes de la sirène finale, dans la foulée, Charles-Olivier Ouimet s'offrait un slalom géant sur la glace de la patinoire Fontalon pour porter l'estocade finale avec un cruel, terrible, déchirant, amer, douloureux deuxième but (57'34) Tandis que sur le banc rouennais, on réclamait le temps mort, l'épilogue de cette rencontre semblait toute proche... toute toute proche avec à la clef une cruelle déception pour les Dragons. Une perspective intolérable que Quentin Tomasino refusait en faisant chavirer de bonheur le banc rouennais en apportant l'égalisant aux Dragons à 46 secondes de la sirène finale. Scénario incroyable pour cette fin de rencontre qui embarquait, désormais, les deux équipes dans un chaloupé tango en prolongation. Du surtemps, il ne sera question que de quelques secondes, le temps pour Romain Bonnefond de crucifier les rouennais avec le but vainqueur (60'45) ... synonyme de défaite...
3262 jours, une éternité... 3262 jours auxquels on devra rajouter quelques unités... En attendant la suite de l'aventure dès samedi prochain avec le deuxième match de cette truculente série, cette fois sur l'Ile Lacroix, à 20h00... Entrée gratuite ! Les jeunes Dragons auront besoin de votre soutien
Division 2 – Play-offs (1/8ème de finale, match 1, samedi 15 février 2020)
Renards de Roanne vs Dragons de Rouen (2) 2-2 (0-0 / 0-1 / 2-1 / 0-0)
13'58, 0-1, Rouen (2) : Gabin Mainfray (sans assistance)
49'36, 1-1, Roanne : Thomas Saunier (Jean Cazaubon)
57'34, 2-1, Roanne : Charles-Olivier Ouimet (sans assistance)
59'14, 2-2, Rouen (2) : Quentin Tomasino (sans assistance)
60'45, 3-2, Roanne : Romain Bonnefond (Tristan Tardif)
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