D2 ► Syndrome de la maison
Faut-il délocaliser les matchs de D2 programmés sur l'Ile Lacroix ? Si la question prête à sourire, elle n'en reste pas moins de mise alors que les Dragons auront subi une septième défaite à la maison en huit confrontations cette fois face aux Lions de Wasquehal (4-5)
Et pourtant en ouvrant le score rapidement dans la rencontre via Gabin Mainfray sur une entrée de zone inspirée de Benjamin Berard parfaitement relayée par Hugo Dumont (01'03), on pouvait supposer dans les tribunes que la partie jaune et noir était plutôt bien lancée d'autant plus que dans la foulée Arthur Zavani trouvait l'ouverture en avantage numérique en se saisissant du rebond sur un lancer de Mathieu Mony pour le 2-0 (05'59) Difficile d'imaginer meilleure entame de match pour les Rouennais et pourtant la suite de la rencontre finira par crisper y compris les plus patients et les plus optimistes. Pour autant, les Dragons bien lancés, la bonne entame jaune et noir ne sera finalement qu'un feu de paille. Plus volontaires que les rouennais, les joueurs de Wasquehal prendront le taureau par les cornes pour réduire la marque avant la fin du premier tiers. Après une première tentative guère heureuse (07'35), c'est sur leur deuxième séquence en avantage numérique que les Lions parviendront à réduire le score. Pourtant malhabile dans ce domaine avec un tristounet 10.94% de réussite avant la rencontre, le plus mauvais pourcentage en D2, les Lions trouveront, tout de même, l'ouverture. Bien aidé par une surprenante nonchalance jaune et noir, Théo Kalisa avait tout le loisir de temporiser quelques instants derrière la cage rouennaise avant de remonter le palet dans le coin pour Ryan Belharfi. Spectateurs sur le coup, les Dragons assistaient impuissants à la passe parfaite à destination de Yohan Coulaud parfaitement esseulé face à Gaëtan Richard, le portier rouennais ne pipant pas mot sur l'affaire (2-1 à 14'46)
Là où en première période, les Dragons avaient réussi à mettre le feu avec un brin de réussite, cette fois, à l'entame du deuxième tiers, ce sont les Wasquehaliens qui s'illustreront vertement. En six minutes tout pile, le score était totalement inversé par des Lions prêts à rugir. Alors que les rouennais pensaient bien avoir inscrit le troisième but par Julien Msumbu sur un lancer de la bleue de Brieuc Houeix, l'arbitre mal placé n'ayant pas vu que le palet était loin d'être contrôlé par le portier wasquehalien Kévin Déliac, les affaires s'accéléraient sensiblement. Sur un engagement en zone offensive nordiste, le palet était jeté au fond par Lévy Raux, flairant le bon coup, sans pression rouennaise, Marc-Antoine Herbet renversait le jeu sur une longue passe le long de l'arrondi à destination de Yohan Coulaud, les rouennais déstabilisés à l'image de leur défenseur trop avancé se trouvaient piéger avec la passe du défenseur à destination de son ailier Baptiste Bruche dans le dos de l'arrière-garde jaune et noire. Il n'en fallait pas plus pour que l'attaquant amiénois fasse admirer son lancer du poignet « longue distance » dans un angle pourtant excentré (2-2 à 25'09) Comme si cela ne suffisait pas, l'égalisation décrochée, les Wasquehaliens repartaient de plus belle dans la minute suivante. Alors qu'une nouvelle fois, les rouennais, derrière la cage des hauts-de-France, faisaient preuve d'arrogance en privilégiant le « jeu facile » plutôt que l'efficacité, Baptiste Bruche et Lucas Herrera-Mione s'en amusaient et récupéraient le palet pour une majestueuse transversale entre les deux défenseurs rouennais à destination de Martin Domian en break (26'00) Avec plus de deux 200 points en D2, une telle offrande n'était pas nécessaire pour voir l'attaquant slovaque s'illustrer face à Gaëtan Richard pour le troisième but des Lions. Spécialiste des confrontations face à Wasquehal avec déjà 4 buts et 2 passes en 3 matchs joués face aux Lions, il n'était pas anodin de trouver Arthur Nadaux impliqué dans l'égalisation jaune et noir. En effet, sur une bonne passe de Robin Rabl, Mathieu Mony depuis la ligne bleue orientait le palet sur sa droite pour décaler un Arthur Nadaux parfaitement placé pour lancer l'artillerie en avantage numérique et ramener le score à 3-3 à la fin de la deuxième pause (34'03)
Après un deuxième tiers clairement mitigé du coté de la troupe jaune et noir, le retour à 3-3 aurait pu, aurait du remettre les Dragons sur une bonne dynamique. Malheureusement, tel ne sera pas le cas. Revenant sur la glace sans entrain, c'est une troisième période sans émotions que les rouennais livreront. Même si les Lions ne se montraient guère plus vertueux dans les dix premières minutes du troisième tiers, les quelques tentatives nordistes trouvant en réponse un Gaëtan Richard cette fois décisif, l'indolence rouennaise finira par leur jouer un sale tour. S'il serait malhonnête de se cacher derrière l'arbitrage pour expliquer ce revers à domicile, il n'en reste pas moins dommageable que la bascule de la rencontre se fasse sur une décision arbitrale pour le moins litigieuse. Une première pénalité peu évidente (47'13), un retard de jeu totalement farfelu dans la foulée, l'arbitre de ligne ayant fermé les yeux au moment où le palet était touché par une crosse wasquehalienne avant de sortir de l'aire du jeu (48'48), une réaction épidermique du banc jaune et noir occasionnant deux nouvelles minutes de pénalité pour banc mineur (48'48) et les affaires se corsaient sensiblement pour les rouennais. Un long, trop long 3 contre 5 qui finira pas user les nerfs des rouennais. Même si sur cette longue période de pénitence, les rouennais parvenaient tant bien que mal à conserver leur cage en l'état, de l'énergie, de l'énervement, ils y laisseront et sur la pénalité suivante (51'39), les Wasquehaliens trouvaient une nouvelle fois l'ouverture en power-play cette fois par Benjamin N'Guyen (53'14) Désormais en retard d'un match, une fin de match « épique » était demandée aux Rouennais pour tenter d'égaliser à 4-4. Pour se faire, c'est sans gardien que les rouennais décidaient de terminer la partie pour tenter d'arracher au moins la prolongation (57'16). Et là encore, le sort taquinera les Dragons. Alors qu'ils tentaient tant bien que mal de revenir au score, une passe hésitante rouennaise laissait le palet filer vers la ligne bleue wasquehalienne. Comme un chien d'aveugle, bien évidement, au milieu d'un jeu de quille, l'arbitre de ligne mal placé gênait la reprise de palet des Dragons et la passe manquée consécutive profitait à Wasquehal et à Benjamin Louf pour un cinquième but en cage vide (58'06) Rageant. Bouclant la rencontre sur une bonne note, les rouennais mettront tout de même un point d'honneur à édulcorer la note. Un bon échange de palet entre Enzo Cantagallo et David Fritz-Dreyssé permettait à ce dernier de ramener le score à 4-5 (58'42) laissant présager d'une dernière minute de jeu haletante. Un dernier acte, une dernière scène toute symbolique, celle d'une équipe de Wasquehal défendant bec et ongle sa cage dans les dernières secondes où Rouen poussera, se jetant sur chaque palet, se battant comme des chiffonniers pour remporter les trois points de la victoire, tout ce qui a sans doute manqué aux Dragons pour s'imposer : de l'émotion et du cœur.
D2 (Poule A, 16ème journée, samedi 20 janvier 2018) |
Dragons de Rouen (2) vs Lions de Wasquehal 4-5 (2-1 / 1-2 / 1-2) |
01'03, 1-0, Rouen (2) : Gabin Mainfray (Benjamin Bérard, Hugo Dumont) 05'59, 2-0, Rouen (2) : Arthur Zavani (Mathieu Mony) [ 5 contre 4 ] 14'46, 2-1, Wasquehal : Yohan Coulaud (Ryan Belharfi, Théo Kalisa) [ 5 contre 4 ] 25'09, 2-2, Wasquehal : Baptiste Bruche (Yohan Coulaud, Marc-Antoine Herbet) 26'00, 2-3, Wasquehal : Martin Domian (Lucas Herrera-Mione, Baptiste Bruche) 34'03, 3-3, Rouen (2) : Arthur Nadaux (Mathieu Mony, Robin Rabl) [ 5 contre 4 ] 53'14, 3-4, Wasquehal : Benjamin N'Guyen (Marc-Antoine Herbet, Martin Domian) [ 5 contre 4 ] 58'06, 3-5, Wasquehal : Benjamin Louf (Ryan Belharfi) [ cage vide ] 58'42, 4-5 , Rouen (2) : David Fritz-Dreyssé (Enzo Cantagallo, Gabin Mainfray) [ 6 contre 4 ] |
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