La tête haute pour la D2...
Au moment de vérifier les licences des deux équipes dans leur vestiaire peut-être que les arbitres de la rencontre entre Rouen et Dunkerque auront noté ce contraste saisissant entre le classe biberon rouennaise et l'expérience dunkerquoise. Entre un capitaine nordiste Grégory Dubois et un Anthony Goncalves, 26 années les séparent. Un gouffre de hockey entre les deux, un gouffre d'expérience pour une équipe de Rouen qui comptait dans ses rangs pas moins de quatorze joueurs nés en 1990 et moins. Pourtant, si les années d'expérience plaidaient à la faveur des Corsaires, l'enthousiasme de la jeunesse rouennaise permettra aux spectateurs de la patinoire de Dunkerque d'assister à un vrai combat sur la glace dont sortira vainqueur les locaux. Certes, avec dans ses rangs des anciens internationaux aussi prestigieux que Dubois, Rozenthal, Dewolf, il est clair que l'équipe des Corsaires présentaient de solides arguments à faire valoir qui plus est dans une patinoire toute acquise à leur cause à l'ambiance si particulière. C'est ainsi que le premier palet posé sur la banquise profitait aux nordistes. Un coup de froid sur le banc rouennais d'entrée de jeu au moment où Grégory Dubois, François Rozenthal et Karl Dewolf remettaient au goût du jour leur antique prestige en combinant parfaitement pour l'ouverture du score après seulement 13 secondes de jeu dans la rencontre. A voir les visages rouennais sur le banc, la déception et l'inquiétude semblaient de rigueur d'autant plus que dans les tribunes le public réagissait au rythme de la fanfare présente dans la patinoire rendant l'atmosphère aussi bruyante qu'oppressante. Dans un contexte difficile, les jeunes dragons tentaient de se faire respecter tant bien que mal. Pourtant, résolument le début de la rencontre ne leur appartenait pas. Ainsi, quelques minutes après l'ouverture du score de Karl Dewolf, Barthélémy Cousein se chargeaient d'enfoncer profondément le couteau dans le coeur d'un dragon aux abois. Paradoxalement alors que la soirée normande se présentait sous les pires auspices possibles avec une possible monumentale déculottée, l'équipe de Julien Guimard allait changé de visage.
Finie la tendre naïveté de la jeunesse, place désormais à un rythme beaucoup plus guerrier à l'image de Thomas Dreyfus qui enchaînait une série de lancers qui auraient mérité meilleur dénouement. D'ailleurs au rebond sur l'un deux, Kévin Marias-Magill réduisait le score pour l'anecdote (06'57) En effet, la cage sortie de ses gonds, l'arbitre refusait logiquement le but et envoyait le coupable au cachot. En infériorité numérique puis en double infériorité, les Dunkerquois se préparaient à vivre des moments un peu moins sereins. Mais là encore, l'expérience parlait pour les nordistes à l'image de François Rozenthal incroyable de vista au moment d'intercepter par deux fois le palet pour empêcher les Normands de développer leur jeu. Omniprésents sur leur jeu d'infériorité, parfaitement placés, jouant le coup à l'expérience, les Dunkerquois neutralisaient chacune des tentatives rouennaises en avantage numérique. Et pourtant les occasions seront nombreuses tant le duo arbitral s'évertuait à signifier chacune des fautes des Corsaires.
Après s'être rué à l'abordage en avantage numérique, les Dragons en rentrant au vestiaire à la première pause avait sans doute à l'esprit leur succession d'échecs en power-play. Sur ce genre de détail les parties se jouent et les Rouennais avaient peut-être manqué leur chance d'autant plus qu'à l'entame de la période, Benjamin N'Guyen flinguait méchamment les espoirs de retour rouennais au score (22'17) A 3-0, la situation devenait un tantinet stressante pour les Dragons. Dommage parce que la débauche d'énergie était là, le coeur également seule manquait à l'appel une pointe de réalisme qui fait tant défaut aux rouennais. Une opportunisme dont saura faire preuve Kévin Marias Magill quelques minutes après le 3-0. Bien servi par Valentin « Pitou » Dumélie, dopé à l'air de la maison, Kévin Marias-Magill parvenait à ramener le score à 3-1. Et si au moment de regagner le banc, un des dunkerquois avait croisé le regard bleu acier du rouennais, nul doute qu'il y aurait lu que la partie était loin, mais très loin d'être finie (24'54) A nouveau sur les charbons ardents avec ce but, les rouennais continuaient de profiter des coups de sifflets de l'arbitrage pour évoluer en avantage numérique. Etrangement plus véloces à parité numérique, les Dragons ne parviendront pas à exploiter les situations spéciales à nouveau comme il se doit. Ne parvenant pas à prendre à nouveau en faute le gardien dunkerquois, les deux équipes se neutraliseront jusqu'à la deuxième sirène auparavant bien entendu Karl Dewolf invitait l'ensemble de la patinoire, des joueurs de deux équipes à un formidable spectacle. Le cirque Dewolf vous présente en exclusivité son plus joli numéro de clown : la blessure virtuelle suivie d'un plongeon à faire vibrer d'émotion le plus insensible. Une chose est sure, il parviendra à faire sourire le banc rouennais tant la ficelle était grosse et l'inélégance notable.
Avec toujours deux buts de retard, les Rouennais devaient courir à plein poumon après le score. Dans une patinoire remontée et incandescente, les rouennais parviendront à faire trembler l'édifice dunkerquois d'entrée de jeu. Pressant plus fort la défense nordiste, les occasions de revenir se présentaient aux Rouennais à l'image de cette échappée de Bryan Ten Braak en tout de début de tiers. Lancé pleine vitesse, l'ex-bélouga se faisait prendre à sa propre feinte en s'embrouillant au moment de conclure (41'00) Partie remise secondes plus tard, Quentin Berthon et Jason Lorcher parviendront à s'entendre pour redonner un solide espoir sur leur banc (43'25) De courte durée, une minute tout rond après le retour en force des Dragons, Clément Thomas coupait complètement l'élan rouennais en inscrivant un bien joli quatrième but sur un palet mal géré par les rouennais dans la zone neutre (44'25)
Après deux périodes hachées par une ondée intense de prisons, les débats si engagés jusqu'alors s'apaisaient enfin. De quoi laisser quelques mouvements intéressants de part et d'autres notamment sur la fin de la partie où Valentin Dumelie toujours euphorique sur ses terres manquaient de réussite avec des deux compères Thomas Dreyfus et Kévin Marias-Magill.
Certes, les Dragons s'inclinaient 4 buts à 2 face à une très solide équipe de Dunkerque, candidate annoncée au sommet de la poule mais quoiqu'il en soit les normands auront fait preuve de solidarité, d'esprit d'équipe et pourront rentrer en Normandie l'esprit tranquille, la tête haute, non sans avoir gouté au succulent gâteau confectionné très sympathiquement par « Crouton » qui n'aura pas d'autre choix que de rééditer l'expérience. Un grand merci également au bar de la patinoire pour son chaleureux accueil et à l'encadrement de l'équipe de Dunkerque pour sa sympathie.
Samedi 17 octobre 2009, 3ème journée (Division II)
Dunkerque - Rouen 4-2 (2-0 / 1-1 / 1-1) - Pénalités : Dunkerque 48 mn, Rouen 22 mn
00:13: 1-0 Dunkerque: 26: Karl DEWOLF (11: François ROZENTHAL; 04: Grégory DUBOIS)
06:07: 2-0 Dunkerque: 07: Barthelemy COUSEIN (18: Olivier BATARDIERE)
22:27: 3-0 Dunkerque: 09: Benjamin NGUYEN VAN (16: Clément THOMAS; 04: Grégory DUBOIS)
24:54: 3-1 Rouen: 15: Kevin MARIAS - MAGILL (14: Valentin DUMELIE; 05: Mathieu CHEVALIER)
43:25: 3-2 Rouen: 09: Jason LORCHER (21: Quentin BERTHON) [5-4]
44:25: 4-2 Dunkerque: 16: Clément THOMAS [4-5]
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