"Nil Satis Nisi Optimum"
Champions : U15: 1999, 2000, 2001, 2005, 2006, 2007, 2008, 2013, 2018 // U17: 2000, 2002, 2005, 2010, 2011, 2014, 2017 // U20: 2004, 2006, 2009, 2011, 2013, 2015, 2017, 2019 ...

CHAR Partir ou pas ? Acte 1

 

Chaque année, la France du hockey connaît son lot d'exil à l'étranger, le Club de Hockey Amateur de Rouen n'échappe pas à cette tendance avec chaque année des jeunes qui tentent l'aventure du hockey à l'étranger. Pour autant, la glace est-elle plus blanche ailleurs ? Avec pas moins de 98 joueurs français évoluent à l'étranger, 115 si l'on rajoute les double nationalités, loin d'être une anecdote dans le paysage hexagonal du hockey français.

 

De la Suisse terre d'accueil « historique » des jeunes français à l'étranger à la Finlande, nouvelle destination prisée depuis quelques années, en passant par le fameux « American Dream », petit tour d'horizon en deux étapes consacré aujourd'hui aux expériences de Jordann Bougro en Suisse et de Hugo Gallet aux Etats-Unis avant de revenir demain sur l'aventure finlandaise du rouennais Bastien Maia qui aura donné des idées à d'autres dragons plus jeunes Victor Ranger et Gabin Mainfray.

 

Une seule statistique suffit à montrer l'attrait que peut représenter la Suisse pour les jeunes français avec quasiment 41% (40 joueurs au total) des expatriés français évoluaient au sein de la Confédération helvétique lors de la saison 2014-2015. Si bien sur on retiendra l'ancien « dragonnet », Eliot Berthon pensionnaire de Bienne en LNA (Elite Suisse) ou encore le légendaire Cristobal Huet, portier du Lausanne HC, nombreux sont les français à tenter leur chance très jeune en Suisse à l'image cette année de l'attaquant rouennais né en 2001 Paulin Mainot qui retrouvera nombre de ces anciens camarades rouennais en Suisse. Ainsi, pour la saison dernière (2014-2015) sur le hockey mineur suisse, 12 français évoluaient en Junior (U20) dont deux anciens rouennais : Mathieu Joerger, Raphaël Garnier, 10 en novice (U17) avec deux ex-Dragons : Louis Benoist et Clément Razat et 3 en mini (U15) où l'on retrouve également un jaune et noir : Antoine Benoist.

 

Parmi cette ribambelle de tricolores, au beau milieu du canton de Vaud à Lausanne, on retrouve chez les lions de Lausanne, Jordann Bougro qui aura tenté l'expérience suisse très jeune. Fils de Laurent, ex-joueur et entraîneur en Suisse, né à Nice, voyageur dans l'âme après être passé par Rennes, Angers, Anglet puis Gap, c'est à l'âge de 13 ans qu'il tente sa chance en Suisse, une expérience enrichissante selon le jeune attaquant français tout sourire à l'idée de partager son expérience helvétique « Je ne regrette pas du tout d'être parti assez jeune, à l'âge de 13 ans. J'avais quelques appréhensions car on m'avait dit que les suisses n'étaient pas "très fans" des français , mais pour moi ça c'est super bien passé, ils ont été très accueillants. Je porte un regard très positif sur mon expérience en Suisse, cela m'a appris entre autres à être plus collectif » raconte-t-il avant d'aborder le regard que les locaux posent sur notre pays et son hockey « Lorsque les Suisses parlent de la France, ils disent que la situation générale est de plus en plus difficile au niveau économique ou politique. Sur le hockey sur glace, ils se "sentent" supérieurs mais nous prennent de plus en plus au sérieux , grâce aux performances de l'équipe de France Senior lors des championnats du monde de ces dernières années. En Suisse Romande culturellement l'intégration est assez facile car déjà c'est la même langue et les coutumes sont plus ou moins identiques. C'est plus compliqué pour un Français en Suisse alémanique. On peut dire que la Suisse est très "protectionniste" au niveau du hockey et en général également, réintroduction des quotas d'étrangers dans le pays. Sont autorisés seulement 2 étrangers en Novice élite (U17) et Junior Elite A (U20), et pour pouvoir jouer en Junior élite A, il faut avoir jouer 2 ans en Suisse dans les catégories mineurs. Le règlement est en perpétuelle évolution afin de protéger de plus en plus les joueurs de nationalité Suisse. « 

 

Autre expérience, autre culture, autre continent, les Etats-Unis. Si bien sur, lorsque l'on parle de français aux USA, on évoquera directement les noms de deux anciens rouennais et désormais joueurs de la prestigieuse NHL : Pierre-Edouard Bellemare et Antoine Roussel, il n'en reste pas moins qu'un peu plus de 21% des expatriés français évoluent sur le continent américain (21 au total) Parmi ceux là, le défenseur Hugo Gallet se sera fait peu à peu une place «sous le soleil » du Minnesota à Austin en NAHL, vivier pour les équipes universitaires et l'une des meilleures ligue junior aux Etats-Unis avec l'USHL.

 

« Une expérience incroyable, enrichissante, ultra bénéfique pour le développement du joueur en tant que hockeyeur mais aussi être humain. » selon Hugo, le défenseur d'origine amiénoise très enthousiaste également au moment de partager son aventure nord-américaine qui poursuit toujours aussi dithyrambique « Je suis parti dans un environnement que je ne connaissais pas du tout. Guillaume Leclerc m'en avait parlé et expliqué le fonctionnement et m'avait part de ses impressions après sa première année C'était ma première année loin de chez moi étant amiénois de pur souche, je ne savais donc pas comment j'allais réagir à l'éloignement. Ensuite, il y a eu la barrière de la langue les premiers mois mais mes coéquipiers ont été super sympas et je n'ai jamais eu de problèmes, beaucoup m'ont pris sous leurs ailes des le début et m'ont toujours aidé durant les périodes difficiles. J'ai été surpris de la vitesse de jeu et de l'impact physique et j'ai du beaucoup travailler pour m'adapter a certaines situations, mais j'ai eu la chance de tomber sur un duo de coach super qui m'ont fait énormément progresser sur le plan sportif mais aussi du leadership, sur l'humain. « 

 

« America Dream » pour Hugo ? Really ? Il semblerait en tout état de cause même si bien évidemment le regard américain sur le hockey français reste circonspect et la concurrence très intense «  Je pense qu'ils nous sous estiment beaucoup mais ils sont respectueux. Je n'ai jamais eu de mauvaises remarques, ils étaient contents de m'avoir et je pense que l'arrivée de Pierre-Edouard Bellemare et Antoine Roussel leur a montré récemment que l'on avait aussi quelque chose à faire dans le hockey sur glace. Même si cela les fait toujours gentiment rire de voir qui affrontent les équipes nationales jeunes. Aux Etats-Unis, la concurrence est faite d'une toute autre façon qu'en France où la seule interrogation est de savoir sur quel bloc on se situait. la seule concurrence était de savoir sur quel bloc on se situait. Aux USA, pour chaque match il y a 2/3 joueurs dans les gradins. De plus il y a un camp au mois de septembre ou beaucoup de joueurs sont renvoyés dans le niveau du dessous. On peut être échangé à tout moment de l'année, cela pousse à tout donner pour chaque entraînement et de faire sa place à chaque minute. Il y a clairement moins de « social » qu'en France vu le nombre de joueurs disponibles. Le nombre de joueurs étrangers est limité à quatre, c'est j'imagine dans le but de protéger les joueurs américains. Mais clairement, ils n'ont pas besoin de beaucoup d'européens pour faire une bonne équipe, le vivier est très important et l'inverse n'est pas vrai. La rivalité et la concurrence se ressent uniquement sur la glace. Les joueurs savent très bien se détacher de cette concurrence en dehors de la glace et l'ambiance en dehors n'a jamais été touchée par la rivalité. Il suffit juste de s'arracher tout le temps! »

 

Suisse, Etats-Unis, deux expériences réussies au sein de pays où le hockey sur glace tient une place importante. Et lorsque l'on parle de pays de hockey, difficile de ne pas parler de la Finlande, le pays des Mille Lacs où le hockey est élevé au rang de religion ou presque. Un nouvel « Eldorado » pour les Français à l'image de l'un des précurseurs, le rouennais Bastien Maia qui partagera son expérience dans la deuxième volet de ce diptyque consacré aux « français de l'étranger »

 

To be continued... Affaire à suivre demain.



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